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Un soir, seule à bord

  • studiomikinaadm
  • 28 mars 2014
  • 3 min de lecture

Notre ami autochtone Paul a embarqué Patrick à bord de sa Vectra pour une soirée… Match Porto contre Benfica. S’il n’avait pas fait si froid, que le chien n’avait pas été si seul sur le bateau, promis, j’aurais suivi le groupe. Mais le groupe est parti, le petit radiateur soufflant, dans le carré, me chauffe tendrement les mollets, Coyote est joliment installé sur la banquette, mon frichti fristouille, et je ne regrette rien. Vraiment rien ! A dire vrai, je devrais mettre cette soirée tranquille à profit, pour boucler une dissertation sur les conflits d’intérêts entre agence du médicament et industrie pharmaceutique que le CNED attend, mais j’estime ma journée achevée.Si le « café de la marina », le Gourmet et Charme (c’est son nom), n’était pas si désert et un peu plus chaleureux, j’aurais volontiers été y commencer ma soirée d’esseulée. Mais si l’accueil général de la Douro Marina a toujours été irréprochable, on s’accorde tous ici pour crier haro sur le bistrot : genre lounge (sauf que les fauteuils sont inconfortables au possible) qui s’espère un peu classe… Bondé le week-end des nantis locaux (quand il fait beau), qui étalent leurs Lamborghinis sur le parking, mais vide du lundi au vendredi, car les prix pratiqués sont hors d’accès pour les familles du quartier (la marina est installée dans un village de pêcheurs, Afurada), qui d’ailleurs ne sont sans doute pas les bienvenus… Image de luxe oblige. Impensable d’imaginer des bonnes femmes à grosses chaussettes et à fichu sur la tête prendre un pot en terrasse. Le personnel peine à sourire, ici, parce que souvent ils viennent, eux, ce ce village. Ou leur famille. Ils ont souvent beaucoup de diplômes, et sont payé comme des serveurs à Porto. Finalement, pour nous, les étrangers plaisanciers, ce ne sont pas les prix du Gourmet et Charme qui nous refroidissent le plus (ça reste largement en dessous de ce que nous connaissons en France), c’est cette parodie de bar chic, aux couleurs du bar chic (taupe), à l’ambiance si tamisée qu’elle finit par s’éteindre dès six heures du soir, aux soirées jazz où 90% du public a les yeux rivés sur son Aïe Phone, et où malgré tout on garde son manteau parce que le chauffage n’est jamais allumé. Souci d’économies, probablement. Compréhensible, car faire son chiffre sur quelques dimanches ensoleillés exige quelque austérité les autres jours. Nombreux, à Porto. Bref… Douro Marina, si vous me lisez un jour, sachez que je recommande une escale à Porto à tous, sans restriction de temps, car vos installations et votre accueil sont exemplaires, mais… le bistrot n’est plus dans le coup ! A moins que la cuisine n’y soit absolument extraordinaire, au moins aussi hors du commun que celle concoctée par le restau sushi qui fait face aux pontons. L’ambiance y est tout aussi réfrigérée, mais les sushis dépassent en qualité et en raffinement tout ce que j’ai pu connaître jusqu’à présent. Quelle découverte !Nous serons restés plus de six mois à Porto, gentiment ballotés par les marées, raisonnablement secoués par les coups de vent, et j’aurais aimé détailler un rapport d’expérience de la ville à destination de ses futurs visiteurs. Mais j’avoue ne pas assez la connaître. Beaucoup de promenades, de rues arpentées avec Coyote, de façades admirées, de terrasses fréquentées, mais finalement peu de réel tourisme. En dehors de la fameuse Casa de Musica (d’architecture célèbre), pas de visite de musée, pas de razzia dans les caves, et finalement pas tant de photos-cartes-postales que ça. Mais en revanche, une impression générale de ville accueillante, terriblement ouverte sur les influences extérieures. Sans hélas toujours savoir en faire un tri avant-gardiste… Happée parfois par l’illusion que la modernité s’affiche par l’alignement de Zara et de Mango ponctué de KFC et de Pizza Hut, Porto, ces dernières années, s’est parée d’une vingtaine de considérables « shoppings », immenses centres commerciaux sur deux ou trois étages, où tout est prévu pour passer la journée, la soirée, et le dimanche. S’y concentrent une farandole de chaînes connues, aux fringues trop chères pour le salaire moyen. Alors le centre commercial est plein à craquer de familles en errance, mais les boutiques, elles, restent désespérément vides, en dehors du dernier jour de soldes.Bien heureusement, ces attractions restent concentrées dans des môles définis, et le reste de la ville demeure la promesse de multiples échoppes et de jolis bistrots accueillants.

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