top of page

La redac : Parlez-nous de votre programme de l'époque... 

Le voyage... Grand ou moins grand, je trouvais la vie en France de moins en moins supportable. Ceux qui étaient parti dans les années ’60, ’70, avaient aussi des motivations d’ordre, disons, existentielles. Ils allaient chercher ailleurs un peu plus de liberté. La différence que j’avais avec eux, c’était que j’analysais l’absence de liberté d’un point de vue politique totalement opposé. Mais passons. Les forums politiques, c’est ailleurs !
Mais on ne s’ « arrache » pas comme ça. Il y a les enfants, dont on est responsable. Et puis, il y a cette nouvelle compagne, qui n’a rien contre la navigation, mais quand même pas à plein temps. Et le côté finances ? Sous les Tropiques, on vit avec peu d’argent. Mais l’entretien du bateau, lui, n’est pas indexé sur le prix de la banane, hélas.
Je suis bien disert. Audiard remarquait déjà cette manie, chez les marins…

La redac : On conclut avec un mot sur l'équipage ? Allez, René, faîtes-vous plaisir : racontez-nous les femmes à bord...

Les femmes à bord ? On n'est pas près d'épuiser le sujet. Longs développements d'une sociologie de café du commerce, ou généralités tranchées, plus ou moins vaseuses...  Mais de quoi parle-t-on ? De petites virées du week-end, ou courtes vacances ? Ou de vie à bord, ce que j'appelle plaisance au long cours ? C'est très différent. Très différent pour les hommes comme pour les femmes, d'ailleurs.
Tant pis, je me lance, et je vais enfoncer à mon tour quelques portes ouvertes, qui ne débouchent pas toujours sur des perspectives idylliques.
L'homme (au sens du masculin) est -plus ou moins- "un enfant qui joue", comme a dit quelqu'un. Pour ceux qui aiment les bateaux, le bateau, c'est leur jouet. C'est une machine un peu compliquée, qui leur donne (parfois un peu trop) les plaisirs de la faire fonctionner, et la satisfaction (jamais complète) d'en tirer le meilleur. Le plaisancier au long cours, c'est un peu Gabin dans sa "Pacific 238", les mains "dans le cambouis", toujours en alerte, attentif aux messages que lui envoie sa belle, prêt à intervenir avec son savoir-faire (plus ou moins limité), qu'il s'agisse de navigation bien sûr, mais aussi de mécanique, d'électricité, de plomberie, d'électronique, etc. Le bateau au long cours, c'est une maison, mais aussi un outil, et c'est l'outil qui prime.

​René dans son Rio

Le marin du mois

 

La suite

bottom of page